C’est à un voyage que Laurent Bayart nous convie, dans l’intimité de
ses terres intérieures embrasées du feu de son regard.
Pas d’attente au guichet des bagages. Il nous entraîne au rythme de ses pérégrinations dans les jardins secrets de son imaginaire. Audacieuse,
sa pensée défie la fuite inamovible du temps. « Les minutes grignotent
nos baisers fous, les secondes dévorent nos caresses ». Point de résignation
dans cette phrase mais la détermination de franchir dès lors les
obstacles entre visible et invisible, entre existence et non existence. Ainsi
qu’en témoigne cette réflexion : « Faire d’un jour, mon dernier jour et ne
m’en apercevoir que le lendemain ».
Les vagabondages se poursuivent au-delà des frontières permissives
de la raison. Car le poète, en magicien des mots, s’en sert pour nous
convaincre que le temps n’est qu’une notion subjective du conscient et
qu’il suffit de force introspective pour le rendre cohérent.… Son adresse, nous confie-t-il, est collée dans la marge
d’une étoile.
Christiane MEISS